Quatre ans après la publication de leur premier rapport concernant la réforme d’entrée en études de santé, les fédérations d’étudiants en santé dévoilent l’édition 2024. Ce document s’appuie sur des données récoltées lors d’une enquête nationale menée entre le 3 octobre et le 17 novembre 2023 auprès des représentants étudiants de 36 universités proposant l’accès aux études de santé durant l’année universitaire 2022-2023.
Un nouveau rapport 2024 sur les études en santé
Depuis la réforme de la Paces en 2020, l’accès aux études de Médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK) peut se faire via le Parcours accès santé spécifique (PASS) ou une Licence avec accès santé (LAS), c’est-à-dire une licence classique incluant une mineure santé. Plusieurs fédérations étudiantes, dont la Fédération générale des associations étudiantes (Fage), l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) et l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), ont établi un bilan de l’accès aux études de santé. Les résultats du rapport 2024 de la Fage révèlent d’importantes disparités dans l’application de la réforme au sein des universités en fonction du parcours des étudiants en santé.
Des différences notables entre LAS et PASS
Le rapport souligne les difficultés rencontrées par les étudiants en LAS par rapport à ceux en PASS, notamment en termes de qualité de l’enseignement, qui est jugée inférieure pour les premiers. Les fédérations étudiantes estiment qu’aucune voie ne devrait être privilégiée. La mineure santé, qui constitue le socle de connaissances en santé pour ceux qui accéderont aux filières MMOPK, est dispensée en distanciel dans 41 % des cas en LAS. Ces étudiants bénéficient de trois fois moins d’enseignements dirigés et de deux fois moins de séances en groupe restreint qu’en PASS.
Le rapport précise que les étudiants en LAS suivent la majorité de leurs enseignements sur des campus universitaires différents des campus accueillant les filières MMOPK, contrairement à ceux en PASS. De plus, avec 50 % des universités qui ne proposent pas de référents LAS au sein de toutes les UFR hors santé, ils se sentent délaissés par rapport à l’autre voie.
La « menace des préparations privées »
Les fédérations étudiantes déplorent que certaines entreprises tirent profit de la détresse des étudiants souhaitant accéder aux études de santé et du manque d’accompagnement proposé par les universités, en mettant en place des programmes coûtant plus de 5 000 euros en moyenne en PASS. Selon elles, ces structures privées diffusent une vision axée sur l’entrée en études de médecine, au détriment des autres filières de santé, ce qui contribue à alimenter une vision centrée sur le médecin et entraîne des places vacantes en pharmacie (15 %) et en maïeutique (10 %) en 2022 et 2023.
Un questionnaire pour tous les étudiants en santé
Face à ces constats d’échec, les fédérations étudiantes lancent une grande consultation ouverte à tous les étudiants actuellement ou ayant été en PASS, LAS ou LSPS. Grâce à leur questionnaire médical dentaire en ligne, elles espèrent recueillir des témoignages et des propositions pour améliorer l’accès aux études de santé.