Le protoxyde d’azote (N2O) est un produit fréquemment utilisé par les dentistes comme anesthésique par inhalation lors d’opérations chirurgicales. Il est souvent utilisé seul ou en combinaison avec d’autres gaz. Cependant, son utilisation n’est pas sans conséquences pour la santé.
Un danger pour la santé des personnes exposées
Dans un rapport publié le 21 mars 2024, l’Anses met en garde contre les effets néfastes du protoxyde d’azote sur la santé. En effet, il peut provoquer une détérioration des capacités cognitives, des problèmes de fertilité et de développement. Lors d’expositions répétées ou à des concentrations élevées, il peut également causer des atteintes hématologiques et immunitaires, des troubles du rythme cardiaque, des troubles psychiques et des atteintes neurologiques.
Ces résultats ont conduit l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) à classer cette substance comme toxique pour la reproduction (catégorie 1B) en mars 2023.
Face à ces constats, l’Anses a décidé d’aller plus loin.
Une nouvelle limite d’exposition professionnelle
Afin de protéger les professionnels de santé, l’Anses recommande de nouvelles valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) au protoxyde d’azote.
D’après son rapport d’expertise, réduire les expositions à 25 ppm (parties par million) sur une période de 8 heures, soit 45 mg de protoxyde d’azote par mètre cube d’air, permettrait de limiter les principaux effets toxiques du NO2. Cependant, cela ne permet pas d’exclure des effets potentiels sur la fertilité, faute de données disponibles.
Actuellement, il n’existe pas de valeur réglementaire pour encadrer la manipulation du protoxyde d’azote. Une circulaire de la Direction générale de la santé recommande simplement de limiter à 25 ppm la concentration en N2O dans les locaux, mais cette recommandation ne concerne que le milieu des soins. Or, le protoxyde d’azote est également largement utilisé dans d’autres secteurs tels que l’agroalimentaire ou l’aéronautique.
C’est pourquoi l’Anses conseille aux employeurs de limiter autant que possible l’exposition au protoxyde d’azote lorsque son utilisation ne peut être évitée.
Récemment, une étude a montré que le Meopa (mélange de protoxyde d’azote et d’oxygène) pourrait être utilisé pour traiter la dépression.
Il est important pour les professionnels de santé de prendre en compte ces recommandations et de remplir un questionnaire médical dentaire afin de mieux évaluer les risques liés à l’utilisation du protoxyde d’azote.