Il est indéniable que les violences envers les professionnels de santé sont en hausse : en 2022, l’Observatoire national des violences en milieu de santé (ONVS) a enregistré 18 768 incidents impliquant des soignants. Afin de protéger ces derniers et instaurer une tolérance zéro, le gouvernement a mis en place un plan d’action comprenant 42 mesures, réparties en trois axes principaux. Ce plan, présenté le 29 septembre dernier par Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé, s’inspire des propositions du rapport du Dr Jean-Christophe Masseron et de Nathalie Nion, publié en juin dernier.
Axe 1 : éduquer le public et former les professionnels de santé
Le gouvernement lancera, dès le début du mois de novembre, une campagne nationale destinée à sensibiliser le grand public au respect des soignants. La deuxième mesure du plan consiste à informer les patients sur les temps d’attente, notamment dans les services d’urgence, qui sont souvent à l’origine de tensions et d’incivilités.
Parallèlement, les professionnels de santé recevront une formation leur permettant de prévenir les violences, d’améliorer l’accueil des patients et de gérer leur agressivité (mesure 6).
Axe 2 : anticiper les violences et assurer la sécurité des professionnels
La deuxième phase du plan vise à prévenir les violences et à garantir un environnement sûr pour les soignants sur leur lieu de travail. L’objectif est de « diffuser largement une véritable culture de la sécurité des bâtiments de santé à l’hôpital comme en ville ».
Pour les soignants travaillant seuls ou effectuant des consultations à domicile, la mesure 20 prévoit de les équiper de dispositifs d’alerte financés par l’État (bracelet ou bouton d’alarme discret).
La mesure phare, la 27, consiste à « créer un délit d’outrage sur les professionnels de santé » sur le même modèle que la protection pénale des agents du service public. Ceci a pour but de « refuser la banalisation des violences physiques » et « ne pas laisser passer les insultes ou les propos dégradants à l’encontre des soignants ».
Axe 3 : signaler les violences et soutenir les victimes
Le plan pour la sécurité des professionnels de santé souhaite « systématiser le signalement des agressions » et faciliter les dépôts de plainte en impliquant davantage les établissements de santé.
Il s’agit également de « proposer un véritable accompagnement aux personnels de santé victimes de violences », à court et à long terme, pour les soutenir dans leurs démarches et diminuer la peur des représailles.
Ces directives sont particulièrement attendues par les professionnels de santé, y compris dans le secteur dentaire, où les incivilités dans les cabinets demeurent préoccupantes. N’hésitez pas à consulter le questionnaire médical dentaire pour plus d’informations.