Un constat alarmant a été établi : en 2023, l’Ordre national des chirurgiens-dentistes a recensé davantage de violences à l’égard des praticiens, et celles-ci sont également plus graves.
Deux fois plus de violences depuis 2021
D’après la Lettre de janvier-février de l’Ordre, 312 actes de violence envers les chirurgiens-dentistes ont été recensés entre le 1ᵉʳ janvier et le 1ᵉʳ décembre 2023. Ce chiffre a « plus que doublé » par rapport à 2021, où 112 cas avaient été enregistrés.
Ce phénomène est d’autant plus inquiétant que ces statistiques sont probablement sous-estimées : le Conseil national admet lui-même qu’il existe « un biais majeur » dû à « l’absence de déclaration systématique des cas d’agression ou de violence, quel que soit leur degré de gravité, classé de 1 à 4 ».
Non seulement les incidents signalés sont plus nombreux, mais ils sont également plus graves : en plus des insultes et menaces, l’ONCD constate « une augmentation des faits de violences physiques (avec ou sans arme), de harcèlements, de menaces de mort, le tout parfois accompagné de vols ou dégradations du matériel ».
Les causes de la violence
Les données recueillies indiquent que « le nombre de faits déclarés n’est pas corrélé à la densité professionnelle ».
Plusieurs situations sont à l’origine de ces violences :
- l’incapacité de consulter un praticien en urgence ;
- un temps d’attente trop long pour un rendez-vous ;
- des délais de prise en charge considérés comme excessifs ;
- des reports de rendez-vous dus au retard du patient ;
- un refus des patients de remplir un questionnaire médical dentaire ou de suivre le plan de traitement proposé par le praticien.
Des mesures contre la violence dans les cabinets dentaires
Face à l’urgence de sensibiliser contre les violences envers les professionnels de santé, le Conseil national a décidé d’agir lui-même : depuis 2016, il avait déjà mis en place un référent violence ordinal, chargé de soutenir et d’orienter les chirurgiens-dentistes confrontés à l’insécurité.
Pour 2024, l’Ordre prévoit également de développer une formation e-learning afin de « donner aux praticiens des clés d’actions » et les aider, ainsi que leurs équipes, à « gérer les situations de tension » et « savoir réagir face aux violences ».
Des solutions indispensables en attendant les mesures phares des pouvoirs publics, telles que le plan pour la sécurité des soignants.