Des recherches antérieures ont déjà établi des liens solides entre la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et les maladies parodontales. Cependant, une étude chinoise récente met en évidence l’importance des cellules du système immunitaire dans cette interaction.
L’importance de la bactérie orale P. gingivalis
L’étude, intitulée « Periodontitis aggravates COPD through the activation of γδ T cell and M2 macrophage », a été publiée dans les journaux American Society for Microbiology (ASM) le 12 janvier 2024. Les chercheurs chinois se sont intéressés aux bactéries buccales liées à la parodontite, telles que Porphyromonas gingivalis, un agent pathogène déjà connu pour aggraver les maladies cardiaques.
Afin de déterminer si P. gingivalis pouvait « se déplacer et coloniser les poumons », les scientifiques ont infecté des souris par voie orale avec la bactérie. Ils ont ensuite évalué son abondance dans les tissus pulmonaires. Les résultats ont montré que la parodontite associée à P. gingivalis a modifié le microbiote pulmonaire en activant des cellules du système immunitaire, telles que les T gamma-delta (T γδ) et les macrophages M2, favorisant ainsi la progression de la BPCO.
Une nouvelle approche pour traiter la BPCO
Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour le traitement des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive. Selon le Dr Boyu Tang, microbiologiste à l’hôpital de stomatologie de Chine occidentale de l’université du Sichuan et co-auteur de l’étude, « en améliorant le traitement parodontal et en ciblant l’inhibition des cellules T γδ et des macrophages M2, [nous] pourrions peut-être contribuer à contrôler la progression de la BPCO ».
Bien que les résultats de cette étude soient encourageants, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces conclusions chez l’homme. Les chercheurs envisagent déjà de recruter des patients souffrant à la fois de maladie parodontale et de BPCO. En traitant ces patients contre la parodontite, ils analyseront les tissus pulmonaires en comptant le nombre de cellules immunitaires avant et après le traitement.
Actuellement, la BPCO demeure une maladie incurable, liée dans 70 % des cas au tabagisme. Elle est classée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant la troisième cause de décès et la septième cause de mauvaise santé dans le monde. N’oubliez pas de remplir un questionnaire médical dentaire pour prendre soin de votre santé bucco-dentaire.