L’endocardite infectieuse (EI) est une affection cardiaque grave, souvent causée par des bactéries provenant de procédures invasives telles que les traitements dentaires. Afin de réduire son apparition chez les patients à risque, les options de traitement en dentisterie ont été limitées par les recommandations de santé. Cependant, les nouvelles mesures de la HAS viennent d’élargir ces options.
Définition d’un « risque intermédiaire »
Pour améliorer la prise en charge dentaire des patients à risque d’endocardite infectieuse, la HAS a mis à jour ses recommandations en ajoutant une distinction entre les patients à « haut risque » et ceux à « risque intermédiaire ».
Les patients à haut risque d’endocardite infectieuse comprennent ceux ayant un antécédent d’EI, les patients porteurs de prothèses valvulaires, de pompes d’assistance ventriculaire ou souffrant de cardiopathie congénitale.
Les patients considérés comme étant à risque intermédiaire d’EI sont ceux présentant une anomalie ou une dysfonction d’au moins une valve cardiaque, ainsi que ceux atteints de cardiomyopathies hypertrophiques ou de cardiopathies congénitales, entre autres.
Plus de gestes invasifs autorisés chez les patients à haut risque
Certains actes dentaires invasifs demeurent contre-indiqués chez les patients à haut risque d’EI, tels que le coiffage pulpaire en denture permanente mature, la pulpectomie des dents temporaires, toute technique de chirurgie utilisant une membrane de régénération osseuse et tout traitement de la péri-implantite.
Cependant, d’autres actes invasifs sont désormais autorisés, mais nécessitent une antibioprophylaxie :
- l’anesthésie (locale en site inflammatoire ou intraligamentaire en technique ostéocentrale) ;
- l’odontologie conservatrice et l’endodontie (avec la pulpotomie, la pose de digue avec gencive inflammatoire, etc.) ;
- la parodontologie (assainissement parodontal, traitement chirurgical des poches avec ou sans comblement, etc.) ;
- la chirurgie orale (avulsions dentaires, frénectomies, etc.) ;
- l’implantologie orale sous certaines conditions ;
- l’orthodontie (mini-vis d’ancrage, stripping, etc.)
- la traumatologie.
Certains actes dentaires non invasifs peuvent être réalisés sans antibioprophylaxie : anesthésie et pose de digue sur site non inflammatoire, radiographie intra-buccale, prise d’empreinte, mise en place de dispositifs orthodontiques collés ou scellés supra-gingivaux, etc.).
Focus sur les mesures de prévention de l’endocardite infectieuse
La HAS recommande que la prise en charge dentaire des patients à risque d’EI soit « multidisciplinaire », impliquant les médecins généralistes et les spécialistes (cardiologues, infectiologues et chirurgiens-dentistes).
Elle insiste sur la prévention de l’endocardite infectieuse en soulignant l’importance d’une hygiène bucco-dentaire impeccable. Pour cela, la HAS préconise un brossage des dents au moins 2 fois par jour pendant 2 minutes, un nettoyage interdentaire adapté, ainsi qu’un suivi chez le dentiste tous les 6 mois. N’hésitez pas à consulter notre questionnaire médical dentaire pour plus d’informations.