Agnès Firmin-Le Bodo: Nouvelle Ministre de la Santé par intérim, scandale ou pas?

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Le scandale fait beaucoup parler de lui ! Suite à la démission fracassante d’Aurélien Rousseau le 20 décembre, Agnès Firmin-Le Bodo a été nommée ministre de la Santé par intérim. Elle est désormais au centre d’une controverse concernant des cadeaux non autorisés offerts par l’industrie pharmaceutique (Laboratoires Urgo).

Affaire Urgo et risque de conflit d’intérêts

Le média Mediapart a rapporté que la nouvelle ministre de la Santé aurait reçu près de 20 000 euros de présents non déclarés de la part des Laboratoires Urgo (sous forme de bouteilles de vin, de champagne et de montres de luxe). Ces faits se seraient déroulés entre 2015 et 2020, période durant laquelle elle exerçait en tant que pharmacienne au Havre.

Le 31 décembre 2023, lors de sa visite au CHU de Rouen, la ministre a fermement démenti tout « conflit d’intérêts », qualifiant ces échanges de simples négociations commerciales. Elle s’est dite « très sereine » et a annoncé qu’elle allait être « entendue dans l’affaire dite Urgo » comme 8 000 de ses confrères, préférant « répondre sur le fond aux autorités compétentes, les réseaux sociaux ne sont pas les juges ».

Les laboratoires Urgo ont été condamnés à une amende conséquente de 1,125 million d’euros (dont 625 000 euros avec sursis) par le tribunal correctionnel de Dijon en janvier 2023. Cette sanction résulte de leur proposition de cadeaux en échange de la renonciation du pharmacien à une remise commerciale pour son officine.

Une pratique prohibée depuis la mise en application de la loi « anti-cadeaux » de 1993, destinée à mettre un terme à l’influence des laboratoires sur les professionnels de santé.

L’inquiétude des syndicats suite au départ de l’ancien ministre de la Santé

Agnès Firmin-Le Bodo assure le poste de ministre de la Santé par intérim depuis la démission de son prédécesseur Aurélien Rousseau à la suite de l’adoption de la loi « immigration ».

Ce départ inattendu a provoqué de vives réactions de la part des syndicats. Les Libéraux de Santé (LDS), regroupant dix syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux (dont les CDF), ont déclaré qu’ils regrettaient « la démission d’Aurélien Rousseau en qui ils avaient trouvé un partenaire engagé et ouvert au dialogue ».

Dans leur communiqué, les LDS expriment leur préoccupation quant à la poursuite des discussions et des projets en cours : « Un travail de transformation de l’organisation des soins et de refondation des métiers de santé a été initié au lendemain de la crise sanitaire. Il ne doit pas s’arrêter. Des lois et des textes règlementaires sont attendus. Ils ne doivent pas faire les frais de la situation politique actuelle. »

En octobre 2023, bien avant la polémique, Agnès Firmin-Le Bodo, alors ministre déléguée, chargée de l’organisation territoriale et des professions de santé, avait présenté son plan pour la sécurité des soignants. Elle avait ensuite lancé, le 19 décembre 2023, la campagne de sensibilisation sur les violences faites aux professionnels de santé.